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Qui ne voudrait pas prévenir une démence menaçante ?

Edition: 08-2025 Date: 25.08.2025

Thème: Gesundheit, News

Avec l'âge chronologique croissant, nos tissus vieillissent également. Tous les organes perdent progressivement des cellules à partir d’environ 30 ans.


La masse musculaire diminue, la peau se contracte, le cœur s’affaiblit… et le cerveau n’échappe pas à ce processus. C’est le cours naturel des choses – memento mori, souviens-toi que tu es mortel. Cependant, ce processus de dégénérescence ne progresse ni à la même vitesse chez tous les individus, ni de manière uniforme selon les organes – et il peut être influencé !

Environ 30 000 personnes reçoivent chaque année un nouveau diagnostic de démence en Suisse. La forme la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer, avec une espérance de vie de 5 à 12 ans après le diagnostic. Les formes plus rares, souvent d’origine vasculaire, sont généralement associées à une espérance de vie un peu plus courte. Les principaux symptômes concernent la mémoire à court terme, les troubles du langage, la désorientation, mais aussi les changements de personnalité. Les émotions ne sont pas directement touchées par la démence, mais l’impuissance à s’exprimer, ou à retrouver un objet ou un lieu recherché, peut entraîner une tendance à la dépression ou à l’agressivité – les deux sont possibles.

Sur le plan thérapeutique, la médecine universitaire ne propose depuis des décennies rien de mieux que des médicaments qui coûtent plus qu’ils ne rapportent en bénéfices. Seuls des soins empathiques, éventuellement soutenus par des antidépresseurs, mais intensifs et donc coûteux, apportés par des spécialistes formés à la communication avec les personnes démentes, permettent aux patients de faire face à leur détresse. Face à cette situation désolante, il serait pertinent de connaître les facteurs de risque d’un développement démentiel. Et à ce sujet, il y a effectivement du nouveau !

Il y a environ un an, The Lancet, un prestigieux journal médical britannique, a publié un rapport sur les facteurs de risque de démence identifiés par la recherche. Le plus important – et inévitable – est l’âge avancé. Les risques évitables mentionnés dans l’article sont :

Certains de ces facteurs de risque doivent être traités médicalement (italique : 25 %), d’autres dépendent du comportement (gras : 12 %). Plus les efforts de prévention commencent tôt, plus ils sont efficaces – mais même une adaptation auditive à 75 ans reste bénéfique : mieux vaut tard que jamais !

Comme la recherche sur Alzheimer n’a jusqu’ici identifié que des dépôts protéiques sur certaines cellules cérébrales, sans qu’aucun médicament durablement efficace n’ait encore été découvert contre cela, la récente publication dans le sérieux Lancet constitue un véritable tournant – un espoir réel, notamment pour les personnes à risque, dont des membres de la famille sont morts de démence. Ce que l’on ignore malheureusement encore, c’est dans quelle mesure les cellules cérébrales étaient déjà dégradées, à notre insu, au moment du début des mesures prises contre les risques existants. Il faut toutefois garder à l’esprit que toutes les mesures entreprises font certainement plus de bien que de mal, selon le principe : « Si ça ne fait pas de bien (contre la démence), ça ne peut sûrement pas faire de mal ! »

David Winizki, ancien médecin généraliste, Membre de la FARES et de l’AVIVO